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« Outcomes » ou la chasse aux gaspillages
À l’heure où les pouvoirs publics cherchent des solutions pour optimiser le budget des soins de santé, un concept émerge de plus en plus : l’approche basée sur les « résultats réels », plus connue dans le monde anglo-saxon sous le nom « outcomes based ». Explications.
Des médecins différents qui prescrivent le même type d’examen en l’espace de quelques mois. Un traitement qui n’est pas administré au moment le plus opportun. Des hospitalisations dont la nécessité peut être remise en question ou, au contraire, des patients renvoyés chez eux trop tôt. Un médicament efficace pour certains patients mais pas pour d’autres, des problèmes d’adhésion thérapeutique… Autant d’exemples qui témoignent d’une utilisation inadéquate des soins de santé, avec les conséquences financières et humaines qu’elles impliquent.
De l’argent qui pourrait être mieux utilisé
De tels gaspillages ne sont pas nouveaux. En 2010, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) estimait qu’entre 20 et 40 % (!) de l’argent investi par les pouvoirs publics dans la santé était perdu pour cause d’inefficacité (1). «Les inefficacités sont donc une grande opportunité ! », commente Pascal De Backer, directeur des partenariats intégrés chez Novartis. « Car ces chiffres montrent que nous avons une marge de manœuvre. Certes, en regard du vieillissement de la population et des innovations à venir, il sera nécessaire d’augmenter les budgets. Mais en améliorant l’efficacité des prestations existantes, à tous les niveaux et avec tous les acteurs concernés, nous pourrions déjà faire mieux avec un budget identique. »
Vers une explosion des soins de santé
Tous les pays occidentaux sont confrontés au même problème : la population augmente, vieillit et est, pour cette raison, de plus en plus malade. Les maladies chroniques (diabète, hypertension, etc.) et les comorbidités (2) concernent un nombre croissant de personnes.
Or, les budgets dévolus à la santé n’augmentent pas en proportion de cette explosion annoncée des soins de santé. Dans certains pays, la croissance de ces budgets a même tendance à fortement diminuer. Raison pour laquelle les pouvoirs publics cherchent comment les optimiser, notamment à travers le concept d’approche basée sur les résultats réels (« outcomes driven/value based healthcare » en anglais). « En théorie, l’objectif est logique, sain et facile à comprendre », explique Pascal De Backer. « Il s’agit d’optimiser le rapport coûts/résultats d’un (ensemble de) soin(s), sans perdre de vue la satisfaction du patient et tout en garantissant la pérennité des systèmes de soins de santé. »
Ce qui influence l’efficacité d’un traitement
Ça, c’est la théorie… En pratique, mettre en œuvre et appliquer l’approche basée sur les résultats réels est plus compliquée. Car le résultat d’un traitement est toujours holistique et multifactoriel. Dans certains domaines, définir un résultat positif peut s’avérer compliquer. En effet, l’efficacité réelle d’un médicament ne correspond pas toujours forcément aux résultats observés lors des essais cliniques qui ont précédé sa mise sur le marché. Les bénéfices obtenus dans la vie « réelle » (3) peuvent être différents. Ils peuvent même varier selon les pays. Exemple : « Novartis dispose d’un médicament qui prévient l’insuffisance cardiaque », explique Pascal De Backer. « Au sein même de l’Union européenne, alors que les guidelines, les médicaments disponibles et les formations des médecins sont semblables, nous observons un taux de mortalité après une première hospitalisation différent d’un pays à l’autre… Un tel écart ne peut s’expliquer seulement par les variations au sein des deux populations. D’autres facteurs rentrent en ligne de compte : l’évolution de la maladie, le comportement des médecins et des patients, le timing de la prescription, la concomitance d’autres traitements, etc. » Autant de paramètres, indépendants du médicament et de la population, qui, au final, influencent l’état de santé, la qualité et l’espérance de vie du patient. Et, donc, le résultat d’un traitement.
Novartis s’engage pour une approche basée sur les résultats réels
En tant qu’entreprise pharmaceutique innovante, Novartis croit et adhère en la nécessité de se baser sur l’efficacité réelle et globale des soins pour arbitrer les remboursements. « Depuis 2015, notre approche basée sur les résultats réels se base sur 3 piliers », explique Pascal De Backer :
- « Le développement d’un centre d’excellence pour des études d’observation en vie réelle. Il s’agit de récolter toutes les données nécessaires pour comprendre ce qui influence les résultats cliniques d’un traitement sur le terrain.
- Une stratégie commerciale qui consiste à proposer aux pouvoirs publics des contrats adaptés aux performances réelles d’un ensemble d’interventions.
- Des partenariats efficaces et constructifs. Novartis souhaite devenir un partenaire à part entière dans la transformation des systèmes de soins de santé actuels en « systèmes basés sur les résultats réels (« Outcomes driven healthsystems »). Pour cela, l’entreprise est prête à collaborer avec tous les acteurs concernés : pouvoirs publics, bien sûr, mais aussi médecins, hôpitaux, universités, associations de patients, etc. »
Au final, tout le monde gagnerait à collecter des données de vie réelle et adopter autant que possible une approche basée sur les résultats réels, surtout les patients !
(1) D. Chilholm et D. B. Evans, « Improving health systems efficiency as a means of moving towards universal coverage », World Health Report (2010).
(2) On définit les comorbidités comme la coexistence, chez un même patient, de deux ou plusieurs pathologies.
(3) Sur cette question, rendez-vous dans notre prochaine newsletter
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À l’heure où les pouvoirs publics cherchent des solutions pour optimiser le budget des soins de santé, un concept émerge de plus en plus : l’approche basée sur les « résultats réels », plus connue dans le monde anglo-saxon sous le nom « outcomes based ». Explications.
Des médecins différents qui prescrivent le même type d’examen en l’espace de quelques mois. Un traitement qui n’est pas administré au moment le plus opportun. Des hospitalisations dont la nécessité peut être remise en question ou, au contraire, des patients renvoyés chez eux trop tôt. Un médicament efficace pour certains patients mais pas pour d’autres, des problèmes d’adhésion thérapeutique… Autant d’exemples qui témoignent d’une utilisation inadéquate des soins de santé, avec les conséquences financières et humaines qu’elles impliquent.
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