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Prenez-vous vos médicaments ?
Selon l’OMS, la moitié des patients atteints d’une maladie chronique ne prennent pas correctement leur traitement… La moitié ! Cette « non-adhésion thérapeutique » a de lourdes conséquences, tant sur la santé du patient que pour la collectivité.
Personne n’adore prendre des médicaments. Surtout quand le traitement s’étale sur des mois, des années, voire à vie en cas de maladie chronique (diabète, hypertension, hypercholestérolémie, etc.). Mais c’est nécessaire. Faute de quoi, le patient met sa santé en danger : aggravation des symptômes, complications, rechutes, (ré)hospitalisations, phénomènes de résistance aux médicaments, escalade dans les posologies, multiplication des traitements, etc.
Un grand gaspillage
Outre les risques individuels, les conséquences de la non-adhésion thérapeutique coûtent aussi cher à la collectivité ! En Belgique, si les patients concernés prenaient correctement leur traitement, on pourrait économiser 82 millions d’euros rien que pour les statines (réducteurs de cholestérols), 70 millions pour les antidépresseurs et autant pour les antibiotiques… par an (1) ! Plus inquiétant encore : la population vieillit, les maladies chroniques et les dépenses en soins de santé augmentent. Si l’on ne fait rien, la facture de la non-adhésion thérapeutique deviendra de plus en plus salée… À l’heure où les pouvoirs publics cherchent à faire des économies pour pérenniser le système des soins de santé, un tel gaspillage d’argent, de ressources et de médicaments n’est plus acceptable.
Des outils contre l’oubli
Il faut distinguer non-adhésion thérapeutique volontaire et involontaire. Qui n’a jamais oublié de prendre un médicament ? Un oubli de temps en temps, ce n’est (généralement) pas grave ! Mais si le patient saute régulièrement la prise de médicament, certains outils peuvent l’aider à être plus « compliant ». Exemples :
- Les piluliers (électroniques) sont particulièrement utiles pour les patients qui prennent plusieurs médicaments.
- Pour les plus connectés, les SMS de rappel et autres applis pour Smartphones aident les distraits à prendre leur traitement en temps et en heure.
- Un carnet de bord ou des tableaux de suivi peuvent aussi améliorer l’adhésion thérapeutique.
Non-adhésion volontaire : pourquoi ?
Mais ces outils ne servent pas à grand-chose lorsque le patient choisit de ne pas prendre son traitement. Et c’est ce qui se passe dans la majorité des cas : 7 fois sur 10, la non-adhésion thérapeutique est volontaire. Les raisons pour lesquelles une personne ne prend pas ou prend mal ses médicaments sont diverses et variées : méconnaissance de la maladie et de ses complications, absence de symptômes, effets secondaires, traitement complexe avec prises multiples ou qui doit être accompagné de mesures particulières (régime ou restrictions alimentaires, exercice physique, etc.), manque de temps, etc.
Des pistes de solution
Le 12 mai dernier, des spécialistes de l’adhésion thérapeutique se sont réunis au Parlement fédéral pour débattre du problème. Comment encourager les patients à (mieux) prendre leur traitement, tout en respectant leur libre arbitre et leur vie privée ? La question n’est pas simple ! Quelques pistes de solutions ont toutefois été avancées :
- Grâce à sa proximité et sa relation de confiance avec le patient, le pharmacien pourrait jouer un rôle plus important dans le renforcement de l’adhésion thérapeutique. Par exemple en proposant un suivi sous forme d’entretiens individuels avec le patient. Ce genre de « coaching pharmaceutique » existe déjà pour l’asthme. Des projets-pilotes sont en cours pour d’autres pathologies : diabète, ostéoporose, etc.
- La non-adhésion thérapeutique est souvent sous-estimée. Il faudrait prêter davantage attention au phénomène dans la formation des professionnels de la santé (médecins, infirmières, pharmaciens, etc.).
- Mieux informer le patient sur les risques de la non-adhésion thérapeutique sur sa santé. À cet égard, les associations de patients pourraient être de précieux relais !
- Collecter, centraliser et analyser les données et les chiffres relatifs à l’adhésion thérapeutique. Sources possibles : le Dossier pharmaceutique partagé, les mutualités, l’INAMI, etc. Objectif : « monitorer » le phénomène et, le cas échéant, mettre en place de nouvelles mesures favorisant l’adhésion thérapeutique.
(1) Source : IMS Health.
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Selon l’OMS, la moitié des patients atteints d’une maladie chronique ne prennent pas correctement leur traitement… La moitié ! Cette « non-adhésion thérapeutique » a de lourdes conséquences, tant sur la santé du patient que pour la collectivité.
Personne n’adore prendre des médicaments. Surtout quand le traitement s’étale sur des mois, des années, voire à vie en cas de maladie chronique (diabète, hypertension, hypercholestérolémie, etc.). Mais c’est nécessaire. Faute de quoi, le patient met sa santé en danger : aggravation des symptômes, complications, rechutes, (ré)hospitalisations, phénomènes de résistance aux médicaments, escalade dans les posologies, multiplication des traitements, etc.
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